Voeux du SAGES aux PRAG et aux PRCE pour 2025

Pour 2025 et les années qui suivent, le SAGES souhaite aux PRAG et aux PRCE d’être reconnus comme enseignants du supérieur à part entière et il agit à cette fin, ce qui passe par : des modifications statutaires et réglementaires en matière de rémunération, d’évaluation et de promotion respectueuses de la nature et du niveau de leurs missions et fonctions, donc des aspects individuels et collectifs de leur liberté académique (1) un représentant des PRAG et des PRCE auprès des pouvoirs publics qui leur apparaisse incontestablement comme un enseignant du supérieur et qui connaisse suffisamment l’ensemble du monde universitaire et le droit en vigueur (national, européen et international) pour pouvoir non seulement proposer mais aussi justifier en fait et en droit des modifications statutaires et réglementaires faisant la part des choses ; et pouvoir agir en justice de manière adéquate et effective si nécessaire. S’adresser aux pouvoirs publics au nom des PRAG et des PRCE sans avoir ces qualités de fond et de forme requises pour les représenter en tant qu’enseignants du supérieur leur porte très gravement préjudice (2) la fin des mutations forcées des PRAG et des PRCE dans le second degré « dans l’intérêt du service », grave atteinte à leur liberté académique et à l’autonomie des universités ; et pour la même raison la fin de la mise en œuvre du régime disciplinaire de droit commun de la fonction publique tant qu’ils sont encore affectés dans le supérieur (3) un régime d’octroi des décharges pour activité de recherche aligné sur celui des agrégés préparateurs des ENS (4) une promotion comme professeur agrégé par liste d’aptitude réservée aux professeurs certifiés et assimilés qui ont fait la preuve de leur aptitude générale à enseigner dans le supérieur disposer enfin en 2026 d’un représentant du SAGES au Comité Social d’Administration Ministériel de l’ESR pour faire entendre leur voix au plus niveau et en tant qu’enseignants du supérieur à part entière (5). (1) https://le-sages.org/documents/Acte_II_autonomie_universites_PRAG_PRCE.pdf (2) https://le-sages.org/documents/CR_audience_MESR_Brechet_13juillet2022.pdf (3)https://le-sages.org/documents/Communique_renvoi_massif_PRAG_PRCE_avril2024.pdf (4)https://le-sages.org/documents/Communique_alignement_decharge_activite_recherche_PRAGsurAgPr.pdf (5) https://le-sages.org/documents2/Communique_avis_CSAM_ESR_ESAS_RIPEC.pdf
https://le-sages.org/documents2/Voeux_SAGES_PRAG_PRCE_2025.pdf

Comme pour Notre Dame, c'est aux professeurs ayant le savoir-faire requis qu'il faut confier la restauration de l'enseignement public français

Si la restauration de Notre Dame de Paris a été possible et réalisée c’est parce que la France disposait de spécialistes ayant les compétences requises, et que c’est à eux qu’a été confiée cette restauration. Comme l’illustre notamment l'étude internationale TIMSS sur les presque 20 dernières années (voir ci-dessous), le niveau des élèves français en mathématiques (notamment) s’est lui aussi effondré. Mais à la différence de Notre Dame de Paris, cet effondrement n’est pas dû à une flambée inattendue se propageant rapidement, mais à une lente combustion voulue et mise en œuvre par les pouvoirs publics pendant plusieurs décennies, ayant pour carburant une volonté de prolonger outre mesure la scolarité des élèves dans l'enseignement général, au coût budgétaire le plus bas, pour servir le projet d'une France en voie de désindustrialisation, cédant la place à une société de services (1). Les gouvernement successifs de tous bords ont entrepris une baisse du volume horaire des matières fondamentales au fil des réformes successives (2). L'administration a confié sans contrôle sérieux aux spécialistes des « sciences de l'éducation » la réduction des exigences disciplinaires au travers d'activités pédagogiques prétendument nouvelles et disruptives imposées aux professeurs qui voyaient fondre leur liberté pédagogique (3). Ces derniers ont donc été dépossédés de leur expertise professionnelle en devenant de simples exécutants de méthodes officielles d'éducation. Des chefs d'établissements scolaires jusqu'aux élèves, leurs parents et sur les réseaux dits sociaux, tout le monde se pique de pédagogie et pose ses exigences aux professeurs sur la nature de ce qu'il faut enseigner, comment l'enseigner et le noter, parfois violemment (4). Il faut aussi ajouter à cette entreprise de destruction à petit feu de l'excellence de l'école française la complicité active ou passive de certains syndicats, eux-mêmes noyautés par les scientistes de l'éducation, préférant le terme d' « enseignant » voire d’« éducateur » à celui de professeur, dernière étape avant celui d'animateur socio-culturel. Chacun peut mesurer aujourd'hui à quel point est tombée l'estime de cette profession dans la société française et les difficultés persistantes de recrutement qui en résulte (5). Avant d'en arriver à la substitution massive des professeurs par des écrans ou des androïdes dopés à l'intelligence artificielle (6), nous pensons que la restauration d'un enseignement français de qualité est encore possible grâce aux professeurs et anciens professeurs (certains inspecteurs généraux), qui disposent encore du savoir faire requis. Mais c'est à eux qu'il faut confier cette restauration pour faire bénéficier les élèves de leur savoir faire au lieu de les assujettir et non aux derniers gourous du pédagogisme à la mode. Ils doivent également recouvrir une pleine et entière liberté pédagogique, en véritables « maîtres » et ne pas rester sous la coupe administrative de petits et grands chefs. Certes, il faudra y consacrer des moyens sur la durée, et chasser de l’école les « querelles des hommes » qui n’auraient jamais dû y pénétrer (7), qu’elles soient politiques, religieuses ou sociétales. Mais c'est à ce prix que ce métier retrouvera son prestige, son attractivité, et surtout sa raison d’être. https://le-sages.org/documents2/Comparaison_restauration_NDame_et_enseignement.pdf (1) Cf. notamment le concept d'« entreprises sans usines » popularisé en France par le dirigeant d'entreprise Serge Tchuruk https://www.lefigaro.fr/conjoncture/l-entreprise-sans-usines-serge-tchuruk-ou-le-symbole-de-la-desindustrialisation-20240813 (2) Baisse de 522 heures sur toute la scolarité obligatoire (école primaire et collège) depuis 1968 https://www.vousnousils.fr/2022/11/09/orthographe-moins-520-heures-de-francais-en-40-ans-665349 (3) La création des IUFM en 1990 a marqué le début de mainmise des « sciences de l'éducation » sur l'Ecole. Ces instituts et leurs avatars successifs (INSPE, ESPE...), dont les travers ont été maintes fois dénoncés depuis plus de 30 ans, n'ont rien changé dans leur fond de commerce idéologique et leurs méthodes. (4) En n'hésitant pas à les dénoncer sur ces même réseaux sociaux ou les agresser physiquement jusque dans leur classe ou hors établissement. (5) https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/2024-ns-servir-decembre_0.pdf (6) Le risque est d'autant plus grand que la Cour des compte révèle dans un rapport que le ministère de l'Éducation Nationale n'a pris aucune mesure pour remplacer les 300 000 professeurs qui vont partir en retraite d'ici à 2030 et nous savons que le recrutement de contractuels ne comblera pas les besoins. https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2024-11/20241126-S2024-1347-Allongement-vie-professionnelle-agents-dans-fonction-publique-Etat-vieillissante.pdf (page 31). Cette perspective de remplacement fait saliver les cabinets de conseils et les géants de l'internet toujours avides de profits et de nouveaux marchés. (7) Jean Zay (ancien ministre de l’éducation nationale du Front populaire) :« les écoles doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas », cf. notamment https://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?f=2&t=58007   et http://www.le-sages.org/pages/pose-preamb.html)  Source des données TIMSS : https://timss.bc.edu/timss1995i/TIMSSPDF/P2HiLite.pdf https://timss2023.org/results/math-achievement/

« Pourquoi les universités sont en si mauvaise santé financière ? »

Emission de France Culture http://rf.proxycast.org/b6e6c0de-57be-42c6-a7e4-555351cb51fc/10081-11.12.2024-ITEMA_23960611-2024C29853S0346-21.mp3

Diminution du nombre de postes aux CAPES, CAPEPS, CAPET et CAPLP en 2025

Diminution du nombre de postes aux CAPES, CAPEPS, CAPET et CAPLP en 2025 : recours massif aux contractuels et à l'IA en perspective sur fond de départ en retraite en forte hausse https://le-sages.org/documents2/Communique_baissse_nombre_postes_CAPES_2025.pdf

PRAG et PRCE affectés à titre vraiment définitif dans le Supérieur ?

https://le-sages.org/documents2/Mutation_interet_service_PRAG_PRCE.pdf Dans la fonction publique d'Etat, un agent est affecté à titre définitif sur un poste et, en dehors de sa démission ou de départ en retraite, il n'en part que lorsque : _ il souhaite rejoindre un autre poste _ son poste est supprimé (mais l'administration doit lui en proposer un autre) _ l'administration décide autoritairement de le changer de poste : c'est la « mutation dans l'intérêt du service ». Ce dernier cas permet à l'administration de déplacer un agent sans avoir à en justifier le motif. L'exemple récent le plus médiatisé fut celui de ce professeur d'un lycée de Nanterre, militant syndical, et déplacé dans un autre lycée des Hauts de Seine en 2022 (1). Ces mutations forcées ne sont guère contestables en pratique en droit national comme l'illustre cet article (2) ainsi que les actions juridiques du professeur précité (3) et ce jugement du tribunal administratif de Grenoble (4). Des PRAG et des PRCE qui contactent le SAGES sont très surpris d'apprendre qu'ils ne sont pas l'abri d'une mutation dans l'intérêt du service, pensant que leur affectation est à titre absolument définitif. Ce n'est hélas pas le cas et dans le supérieur, seuls les enseignants-chercheurs bénéficient de l'inamovibilité de leur poste. En cas de suppression partielle de son service d'enseignement, un PRAG ou un PRCE serait contraint de le compléter dans le secondaire si son université ne pouvait lui proposer un complément en interne. Pour un enseignant-chercheur, une diminution du service d'enseignement serait compensée par d'autres activités prévues dans son statut. Ce n'est pas possible pour les PRAG et les PRCE dont le service est défini (pour le moment) exclusivement par un service d'enseignement et les tâches qui y sont liées. Une suppression totale du service d'enseignement d'un PRAG ou d'un PRCE conduirait immanquablement à une réaffectation dans le secondaire. Le SAGES a reçu le témoignage d'une collègue dans cette situation en 2022. Rappelons que le SAGES est le seul depuis quelques années : _ à alerter sur le risque d'une vague de mutations « dans l'intérêt du service » pour les PRAG et PRCE (5) _ à avoir commencé à se battre aux niveaux européen et international pour que cette pratique soit reconnue comme une atteinte à la liberté académique (c'est le recteur qui met en œuvre ce type de mutation, de sa propre initiative ou à la demande du président d'université ou du directeur de l'établissement mais sans consultation des conseils d'élus des établissements), première étape indispensable pour qu'il y soit mis fin (6). Au-delà de la mutation dans l’intérêt du service, il importe que les PRAG et les PRCE soient à nouveau pleinement reconnus comme des enseignants du supérieur. Et cela passe par la jouissance de tous les droits individuels et collectifs associés à la liberté académique. Même l’octroi du RIPEC passe par cette étape, car il nécessite que les PRAG et les PRCE soient à nouveau pleinement reconnus comme des enseignants du supérieur au lieu d’être invisibilisés aux niveaux national et local. Nous constatons hélas que certains PRAG et PRCE se sont depuis quelques mois égarés à suivre et promouvoir des formes d’action qui ont plus à voir avec des chahuts d’étudiants qu’à des comportements d’enseignants du supérieur qui veulent être considérés et traités comme tels. L’exclusion des PRAG et PRCE du RIPEC s’est fondée sur une déconsidération des PRAG par l’ex ministre de l’ESR Vidal, et n’est qu’une des conséquences de cette déconsidération. Pour y remédier, il faut attaquer le problème à sa racine, ce qui passe par les actions en cours du SAGES pour la pleine liberté académique des PRAG et PRCE (et donc la fin des mutations dans l’intérêt du service dans le second degré), et par des PRAG et PRCE qui se comportent pleinement en enseignants du supérieur, au lieu d’être ridicules voire pitoyables sur les réseaux sociaux ou dans les médias traditionnels. (1) https://www.politis.fr/articles/2022/09/malgre-la-mobilisation-le-professeur-kai-terada-mute-dans-linteret-du-service-44846/ (2) https://www.bruno-roze-avocat.com/pages/articles/fonction-publique/comment-contester-sa-mutation.html (3) https://collectifdesreprimees.fr/kai-terada/ (4) https://le-sages.org/documents2/TA_Grenoble_refere_refus_suspension_MIS_PRAG.pdf (5) https://le-sages.org/documents/Mutations_forcees_PRAG_PRCE_V2.pdf (6) https://le-sages.org/CEDS/Communique_decision_CEDS.pdf

Communiqué du #SAGES relatif à la décision #CEDS en réponse à la réclamation n°211/2022 du SAGES et aux actions entreprises suite à cette décision

https://le-sages.org/CEDS/Communique_decision_CEDS.pdf Le résumé de la procédure de la réclamtion du SAGES au CEDS: https://le-sages.org/CEDS/Resume_procedure_reclamation_211_2022_CEDS.pdf

PRAG, enseignants-chercheurs et PRCE : on ne peut pas vous imposer une obligation de présence de 35 heures ou plus par semaine dans votre établissement.

A lire sur: https://le-sages.org/documents2/Communique_SAGES_QLAC_non_obligation_35h_PRAG_ECS.pdf